Haïe par certains, et pourtant très proche de la culture geek, l'équipe du media Ecran Large a l'habitude de traiter de films qui divisent ou a minima des sujets polémiques, en témoigne leur cible dans le décor indiquant Snyder Cut proche du centre.
Le Cas Zack Snyder
Et il s'agira bien de Zack Snyder que l'on traite car ils ont décidé de revenir sur Sucker Punch, le premier et donc assez inédit film que Zack ait écrit et réalisé, avant de quitter Warner et DC pour Netflix avec Army of the Dead. Considéré comme son film d'auteur, beaucoup ont essayé d'y trouver l'expression personnelle de Zack en tant qu'auteur. Le résultat était malheureusement un film invendable sur le plan marketing, que monsieur Snyder a du couper moult fois suite à des projections tests peu convaincantes et qui ont été la première limitation à l'expression totale de l'auteur. Peut-on juger une œuvre que l'auteur déclare charcutée comme jamais à ce moment de sa carrière ? Il ne savait pas que la suite de sa carrière lui réservait alors des surprises encore plus horribles.
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La version cinéma, un problème ?
Projection DCP oblige, nous avons eu la version cinéma du film en VOST. La version extended n'étant sortie qu'en format physique. Ceci-dit après avoir revu cette version, je ne peux pas dire que le message soit différent entre les 2 versions. Hormis une scène de combat très réussie malheureusement coupée de cette version cinéma, les 2 autres morceaux coupés apportent une ambiguïté à l'histoire pas forcément souhaitable et il s'agirait d'avoir la vraie Director's Cut pour ne pas se risquer à de mauvaises interprétations. Si autrefois je recommandais facilement la version longue, j'en suis moins convaincu aujourd'hui après avoir revu cette version, telle que les gens l'ont découverte lors de la sortie ciné.
Interprétation et polémiques
Comme en témoigne le résultat ici (beaucoup n'avaient jamais vu le film) le film est tout de même apprécié pour son divertissement, plus que pour son message féministe au sein d'une culture geek, majoritairement mal perçu à l'époque.
Geoffrey Crété avait bien travaillé son dossier en amont de la projection, citant les interviews de Zack Snyder à propos du film, et à l'oral, insistant sur la déception de Snyder face aux critiques ou à ceux qui ne comprenaient pas son film. Si on est partisan de la Mort de l'Auteur de Roland Barthes, il revient aux critiques et au public de juger le résultat indépendamment de l'intention de l'auteur. Les avis sont partagés que ça soit chez Ecran Large ou dans le public généralement et il est clair que le flop du film n'est sans doutes pas représentatif d'un dégoût particulier.
Un film avant-gardiste post-matrix
Il fut par ailleurs posé la question du contexte de sortie et d'une éventuelle réception différente aujourd'hui, 12 ans plus tard. Les animateurs s'accordaient à dire que le message féministes ou les scènes d'actions féminines ne serait plus vues comme avant-gardistes ou même bonne ; j'ai personnellement de grosses réserves. En effet, en ayant revu ce film au cinéma c'était encore une fois l'occasion de se rendre compte de la qualité des chorégraphies, de l'action et l'implication des actrices dans ces scènes. Malgré des combats purement fantasmés, on peut saluer l'efficacité de leur prise en main des armes, et leurs déplacements presque militaires qui mettent à l'amende pas mal de productions modernes.
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| Après longue hésitation, j'ai voté pour les zombies |
Après John Wick, et tentatives de féminisations de la formule, je ne trouve pas qu'on croule sur une surreprésentation de femmes aussi bien mise en action. Que ça soit Atomic Blonde, Bloody Milkshake, les films Disney/Marvel, les studios auront systématiquement recours au registre parodique, girly, remplacer les femmes par des cascadeurs homme ou carrément aboutir à des scènes mal montées pour réussir à mettre en scène des femmes dans l'action.
Sucker Punch s'inscrit, après Matrix, dans cette volonté de montrer l'émancipation des femmes avec des scènes de combats impressionnantes et fortement travaillées. Après Charlize Theron dans Mad Max Fury Road et Halle Berry dans John Wick 3 (et peut-être Wonder Woman mise en scène par Snyder), quels sont les autres exemples de femmes badass qui ne soient pas à un moment ridicule ? Nous avons de grosses attentes pour Rebel Moon ici avec Sofia Boutella et on verra bien ce que donne Ana De Armas dans Ballerina. Et je trouve dommage qu'après s’être autant attardés sur les interviews de Zack ils n'aient pas creusé un peu plus le contexte de production, citant Emilie Browning simplement pour expliquer son interprétation de la scène coupée avec le High Roller alors même que Jena Malone était en défense totale des tenues choisies pour le film dénoncées pour leur sexisme.
Le temps des questions est passé très vite, donc si vous souhaitez un long débat sur le sujet vous pourrez retrouver Afro et moi en compagnie de Mephileone ici.
Photos
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| le goat (comme on dit chez nous) |
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