Il reste encore demain, pour aller voir ce film

C'è Ancora Domani ce succès italien à plus de 5 millions d'entrées réalisé par l'actrice désormais chevronnée Paloa Cortellesi débarque en France et on remerciera Universal pour cette distribution. Un film qui aurait bien vu sa place dans la list des Oscars des films internationaux s'il était sorti là bas ...



Et c'est franchement réussit. Sous ses aspects hommage aux métrages d'après-guerre, se situant à Rome après la seconde Guerre Mondiale, le film réalise en réalité un "bait and switch" assez puissant en centrant l'histoire sur la protagoniste principale pour parler d'un contexte plus vaste et présenter une fresque historique.

Le film raconte l'histoire de Delia, une mère de famille enchainant des petits boulots pour subvenir aux besoins de sa famille tout en devant gérer son mari violent, son beau-père alité, ses 2 garçons qui risquent de devenir comme le père et la fille qu'elle ne veut pas voir faire les mêmes erreurs qu'elle.

La rencontre entre cette famille et une éventuelle belle famille sera l'occasion d'une scène de déjeuner particulièrement  intense et drôle à la fois ce qui est un cocktail risqué mais fichtrement réussit.

Malgré sa couleur en noir et blanc et son ratio 1,85, la texture de l'image ne trompera pas. Nous ne sommes pas face à un film 35 mm puisqu'il a été tourné avec des Arri Alexa Mini ; cependant la mise en scène et la photographie permettent de faire ressentir l'époque, notamment avec cette idée de point de vue moderne sur la situation qui passe aussi par les choix musicaux.

Évidemment il s'agit de réaliser un film pleinement féministe en tournant l'histoire autour de cette femme dans un monde très machiste mais là où ça marche, contrairement à … disons Barbie, c'est que les personnages bien joués et la mise en scène restent dans des histoires personnelles et dans ce petit monde à taille humaine. Et si le but est bien de parler de la société un peu à la manière du film We Want Sex Equality (Made in Dagenham) en réalité le contexte sociétal va rester habilement en arrière plan pendant tout le film pour se révéler à la fin, à tel point que pendant le générique j'étais limite déçu de la finalité, tant le cœur du film me paraît plus puissant que son message final. Après, sans rien révéler, c'est sans-doutes plus dû à ma situation actuelle de citoyen français qu'à un défaut du film qui n'a pas échoué à me faire ressentir des émotions pour les personnages.




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