Creation of the Gods : un lancement prometteur

Sortie exceptionnellement pour le nouvel an chinois les 10 et 11 Février, Creation of the Gods I: Kingdom of Storms est la première partie d'une trilogie dédiée à l'adaptation du roman l'Investiture des Dieux écrit par Xu Zhonglin lors du XVIème siècle. Le roman raconte le déclin de la dynastie Shang via différents chapitres mythologies qui feront intervenir plusieurs éléments fantastique du folklore chinois ainsi que des religions telles que le Bouddhisme et le Taoïsme.

Cette adaptation avec un budget conséquent estimé à 800 millions de Yuans, 111 millions de dollars, et un total estimé à 440 millions de dollars pour les 3 films, se place comme un blockbuster ayant déjà apporté 58 millions en Chine mais  372 millions de dollars au box-office mondial 

Pour la France, le choix du distributeur Heylight Pictures n'est pas sans rappeler celui de Piece of Magic pour Godzilla: Minus One qui a d'abord limité la sortie du film à 2 jours dans des salles très spécifiques chez Pathé (IMAX, 4DX) avant de ressortir le film en salle standard. Ici, on retrouvera la volonté de créer un événement avec une sortie encore plus limitée puisqu'il y avait encore moins de séances disponibles, dans très peu de salles, pour atteindre, comment a dit Le Point ? un public communautaire …

Sauf que contrairement aux films indiens distribués exclusivement dans des cinémas où se trouve une communauté Tamoul, ici je ne peux pas dire que la salle était remplie de chinois et elle était d'ailleurs particulièrement réduite en taille. Une légère déception pour les conditions de découverte du film qui, avec son ratio de 1,85 aurait pu bien profiter d'une salle Imax mais probablement plus difficile à remplir et nécessite l'accord de la IMAX Corporation. Les films chinois sont tout de même rarement distribués à l'exception d'un gros hit comme Detective Dee 3 ou Un Grand Voyage vers la Nuit de Bi Gan qui avait été sélectionné par le Festival de Cannes.

Cette fresque mythologique arrive donc avec les attraits classiques du genre : des décors imposants remplis d'une multitude de figurants, une intrigue politico-fantastique où il sera souvent question d'honneur et de sacrifice sans ne jamais aller dans le surjeu ; raconter l'histoire du point de vue des fils adoptifs de l'empereur est bien venu. Le film m'aura un peu déçu par le manque de scènes de combat, préférant des grandes armées, et même l'intervention de créatures mythologiques au milieu de dieux possédant des pouvoirs. L'intérêt réside dans ce parti pris assumé de raconter les événements du point de vue de notre protagoniste principal Ji Fa avec aucun compromis sur les nombreuses morts et la violence de l'antagoniste. Sans jamais être fulgurant la majorité des scènes sont très bien maitrisées, le films s'autorisant mêmes de longs plan séquences mais jamais purement démonstratifs. D'ailleurs si les VFX sont évidemment utilisés pour les créatures, la plupart des décors semblent être réels ou alors très bien reproduits ce qui permet d'ancrer le film dans un réalisme qui colle bien à cet univers médiéval. L'épique est là quand il faut, notamment grâce à une bande originale assez efficace.


Pour la suite on espère tout de même une réalisation encore plus impressionnante notamment concernant les combats,  car le film va souffrir de la comparaison aux autres adaptations comme le film Hong-Kongais  League of Gods sorti en 2016 avec Jet Li. Le premier film évite beaucoup d'écueils grâce à son parti pris relativement réaliste, mais la suite nous annonce des éléments encore plus extravagants donc il va falloir tenir l'allure.

On attend de savoir également sous quel forme le film sera disponible, maintenant que sa diffusion en salle est terminée.

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